Dans un monde où l’homme n’aurait pas beaucoup évolué ou évolué autrement, aucun aliment ne serait mauvais pour la santé. Pourtant, avec l’industrialisation de masse, nous voilà en train de remplir nos placards de produits alimentaires nocifs, et qui pour certains, nous empoisonnent à petit feu.
Alors bien évidemment, il ne s’agit pas de sombrer dans la paranoïa ou de se lancer dans une chasse aux sorcières. En effet, il faut tout de même rappeler que, mangés de façon occasionnelle et en quantité raisonnable, ces aliments ne vont pas vous faire courir beaucoup de risques, d’autant plus si vous avez une alimentation saine le reste du temps.
Par contre, s’ils sont consommés plusieurs fois par mois et si, en plus, vous en mangez en grandes quantités, alors là oui, vous risquez à long terme de favoriser, voire de provoquer l’arrivée de problèmes de santé, comme des maladies cardiovasculaire, de l’obésité, du diabète, des problèmes rénaux, etc.
Alors, pour éviter de surcharger votre organisme en aliments inutiles ou mauvais pour votre santé, il est important de les identifier, et de les éviter le plus possible.
Les aliments ultra-transformés : les grands perdants de la nutrition
Pratiques et faciles à cuisiner, les aliments ultra-transformés sont de purs produits industriels. Élaborés en laboratoire et fabriqués en usine, ils ne contiennent que peu d’ingrédients naturels. Et quand ils en contiennent, ces derniers ont été tellement transformés, qu’ils ont pratiquement perdu tous leurs nutriments.
Bourrés de sucre, de sel, de matière grasse, d’exhausteurs de goûts, de colorants, de modificateurs de textures, etc., les aliments transformés n’ont rien de bon à offrir. On peut même facilement dire que, si on jetait tous les ingrédients nocifs ou de mauvaise qualité, il ne resterait que leur emballage, en espérant que ce dernier soit tout de même recyclable.
La classification NOVA
Au vu de la dégradation de la santé des consommateurs partout dans le monde coïncidant d’ailleurs avec l’explosion des ventes de produits transformés en tout genre, des chercheurs ont étudié les différents degrés de transformation des aliments, ce qui a mené à la création de la classification NOVA.
Cette dernière regroupe donc les aliments transformés en 4 groupes :
- Les aliments pas ou peu transformés, qui sont les aliments naturels comme les végétaux ou les animaux. Ils sont peu transformés lorsqu’ils ont subi des transformations visant à enlever les parties non-comestibles, à les broyer, ou à les congeler par exemple.
- Les ingrédients culinaires transformés sont des aliments du groupe 1 qui ont subi des procédés comme le broyage, le raffinage ou encore la meunerie, afin de les rendre durables et consommables en assaisonnement. Ils ne sont pas des produits destinés à être mangés seuls. Le beurre, le sel, le sucre, ou encore l’huile, par exemple, font partie du groupe 2.
- Les aliments transformés concernent les aliments qui sont fabriqués à partir des groupes 1 et 2. Ils peuvent être des fruits au sirop, des soupes en bouteille, du pain, du formage, etc. Ces aliments contiennent peu d’ingrédients, et peuvent être mangés seuls. Ils ont été élaborés afin d’améliorer la durabilité et/ou le goût des aliments des deux premiers groupes.
- Les aliments ultra-transformés sont les boissons gazeuses, les biscuits et autres collations sucrées ou bien salées, les plats préparés surgelés ou non, les produits à base de viande reconstituée, etc. Les aliments du groupe 4 ne proviennent pas d’une transformation d’aliments des précédents groupes. Ils proviennent d’une élaboration de formulations constituées essentiellement d’additifs ou d’aliments dérivés. Ils ne contiennent généralement aucun aliment du groupe 1 gardé tel quel.
Les ingrédients des produits ultra-transformés
Le but premier des produits ultra-transformés et de nous donner « un goût de reviens-y ». En effet, ils doivent être attirants à l’œil et facilement identifiables. Ils doivent aussi donner envie rien qu’en les regardant. Et enfin, ils doivent être rentables. De ce fait, ils sont élaborés à partir d’ingrédients à faible coût. Tout cela enrobé, bien sûr, dans des campagnes de marketing tellement bien étudiées qu’elles nous attirent comme des mouches.
Les ingrédients des produits ultra-transformés sont généralement tout sauf des produits naturels à l’état brut. En effet, leur mention « naturel » ou « riche en en » parfois indiquée, concerne seulement des extraits d’aliments, comme le lactose ou la caséine, par exemple.
Pour nous rendre addicts à leurs produits, les industriels adorent mettre du sel, du sucre et de la matière grasse en grande quantité dans leurs préparation, d’autant plus qu’ils ont pleinement conscience que ces derniers ont la faculté de rendre notre cerveau dépendant.
Les produits ultra-transformés contiennent aussi des aliments, ou plutôt des constituants alimentaires, dérivés des autres groupes, comme les huiles hydrogénées, l’isolat de protéines de soja ou encore le sirop de maïs à haute teneur en fructose. Autant vous le dire tout de suite, ces ingrédients sont vraiment mauvais pour la santé.
Et bien sûr, ils contiennent beaucoup de conservateurs, de stabilisants, ou encore, d’antioxydants. Certains sont, d’ailleurs, désormais interdits étant donné leur propension à vous détraquer la santé (cancérigènes, perturbateurs endocriniens, etc.). L’utilité de l’ajout de tous ces additifs sert à dissimuler le goût, l’odeur ou l’aspect peu ragoutant des produits ultra-transformés finaux.
Vous pouvez donc rajouter sur votre liste d’ingrédients, les colorants naturels ou non et leurs stabilisateurs, les exhausteurs de goût, les arômes naturels ou chimiques, et tous les auxiliaires de traitement servant à modifier l’apparence et la texture finale (humidifiants, emulsifiants, raffermissants, et bien plus encore).
C’est donc comme ça que vous vous retrouvez avec des produits à la liste d’ingrédients interminable et aux noms incompréhensibles.
Les aliments ultra-transformés sont donc ce qu’il y a de plus éloigné de l’alimentation saine et naturelle. Et bien sûr, mais il n’est peut-être pas besoin de le préciser, leur intérêt nutritionnel est proche de zéro. Ce sont donc des aliments à éviter le plus souvent possible.
Les aliments de tous les jours à consommer avec modération
En matière de nutrition et de santé, l’alimentation équilibrée et adaptée à vos besoins et/ou à votre condition, devrait faire partie de votre quotidien. Malheureusement, il n’est pas forcément facile de savoir que manger, et en quelles quantités.
D’ailleurs, d’une manière générale, les populations des pays riches ont une alimentation bien trop riche également. Trop de sucre, trop de sel, trop de graisse, et même trop de viande. A la longue, tous ces excès amènent l’organisme à développer des affections plus ou moins graves.
Il est donc important de surveiller et d’équilibrer vos apports. Mais il est aussi important d’essayer de trouver des alternatives saines, à la fois pour votre corps et pour la planète.
Petite pensée pour l’huile de palme qui est, encore aujourd’hui, difficilement détrônable de certains aliments ultra-transformés comme le Nutella, par exemple.
Les compléments alimentaires, les aliments enrichis et autres boissons énergisantes sont également à consommer avec modération. L’ANSES a d’ailleurs mis en place son plan Nutrivigilance dans le but d’identifier les effets indésirables de ces types d’aliments, et ce, afin d’avertir les consommateurs quant au caractère risqué de leur consommation dans certaines situations comme une séance de sport, ou lorsque certains ingrédients sont présents, comme, par exemple, le riz rouge ou la p-synéphrine.
Enfin, et au vu des divers scandales alimentaires qui éclatent régulière, il est aussi important de vérifier la provenance des aliments, l’idéal étant de prendre des produits locaux ou d’origine française. Et si possible de trouver des alternatives bio à la plupart de vos produits, d’autant plus si vous souhaitez vous lancer dans le zéro déchets.