Les transformations physiques et physiologiques qui affectent le corps lors d’une gestation peuvent avoir des effets à long terme sur la santé de la mère. En effet, la grossesse est un événement spécial qui affecte la quasi-totalité des organes et tissus du corps. Même le squelette n’y échappe pas.
L’un dans l’autre, la vulnérabilité aux facteurs de stress psychosociaux couplée aux changements physiologiques et biomécaniques prédispose souvent les femmes enceintes à des douleurs d’origine somatique. Parmi les plus courantes, on peut citer les douleurs qui touchent le bas du dos et la ceinture pelvienne. Selon les spécialistes, 50% à 85% des femmes en font l’expérience.
Pour soulager ces maux, l’ostéopathie est une approche qui s’est vu propulsée sur le devant de la scène depuis quelques années déjà. De nombreuses études ont été consacrées à la question avec des résultats très intéressants. Voici comment traverser et récupérer d’une grossesse grâce à l’ostéopathie.
Comment le corps change-t-il pendant la grossesse ?
À mesure qu’une grossesse évolue, les organes présents dans l’abdomen sont progressivement poussés (ou comprimés dans certains cas) par l’utérus qui grandit. Par exemple, le diaphragme du thorax se voit poussé vers le haut. Cela provoque par la même occasion un certain déplacement du cœur vers le haut et sur la gauche. Ce déplacement du diaphragme provoque une réduction du volume des poumons.
Dans le même temps, la troisième vertèbre lombaire se retrouve généralement déplacée vers l’arrière. Cela provoque un abaissement du sommet de la lordose lombaire. En conséquence, les articulations sacro-iliaques se retrouvent renforcées à la faveur du redressement du bassin afin de permettre à la future maman de porter plus efficacement le poids de l’enfant à naître.
Mais à mesure que l’utérus gagne en volume et en masse, les muscles de la région pelvienne peuvent se retrouver dans l’incapacité de maintenir le pelvis dans une position correcte. Par conséquent, on assiste chez beaucoup de femmes, à une hyperlordose douloureuse vers les dernières étapes de la grossesse.
Ce phénomène est tellement courant qu’il s’en est vu normalisé, presque banalisé. Souvent présenté comme un inconfort inhérent à la gestation qu’il faut endurer jusqu’à la naissance du bébé. Pourtant, même 2 à 3 ans après l’accouchement, entre 8 et 20% (1) des femmes continuent de faire l’expérience de cette douleur lombaire.
C’est donc dans la perspective d’une grossesse aisée et d’un accouchement optimal qu’intervient l’ostéopathie.
Les bienfaits de l’ostéopathie pendant la grossesse
Les formations en ostéopathie gynécologique et pédiatrique ont gagné en popularité ces dernières années pour une bonne raison. Toutes les femmes ne sont pas égales en ce qui concerne les métamorphoses physiques qui accompagnent l’évolution d’une grossesse.
Si l’inconfort est une expérience presque universelle, il se manifeste à des degrés très variables suivant les individus. Cela dit, les douleurs impliquant le système musculo-squelettique et qui sont directement imputables à la gestation ne sont pas une fatalité. Les différentes techniques d’ostéopathie dont se servent les professionnels permettent de cibler diverses sources ou zones d’inconfort de façon spécifique.
C’est un excellent moyen de soulager ou de prévenir les épisodes de lombalgies, sciatiques, et douleurs pelviennes. En effet, lors d’essais cliniques réalisés en 2010 (2) il a été observé un ralentissement voire un arrêt total de la détérioration de la fonction lombaire pendant le troisième trimestre de grossesse.
Une approche holistique pour le bien-être de la femme enceinte
Le volet renforcement et tonification du système musculo-squelettique de l’ostéopathie est également un atout de taille dans la préparation du bassin à l’accouchement. Cela se fait notamment en prenant en compte les différentes étapes de la gestation ainsi que les contraintes spécifiques de chaque personne.
C’est en partie cette approche holistique de la grossesse dans son ensemble qui a permis à cette médecine alternative et complémentaire de gagner en popularité. Une étude réalisée en 2013 (3) a notamment mis en évidence le sentiment d’autonomie et d’accomplissement personnel qui y est souvent associé.
La plupart des femmes enceintes qui y ont recours sont généralement motivées par l’envie de réaliser un accouchement naturel et une expérience émotionnelle satisfaisante tout en évitant les interventions non nécessaires.
Récupération post-accouchement avec l’ostéopathie
Les douleurs du post partum peuvent être associées aux épisodes de dépression ou de malaise général qui suivent l’accouchement. Certes du point de vue anatomique stricto sensu, le corps de la femme a été conçu pour porter la vie. Cela dit, c’est une expérience qui n’est jamais sans laisser de séquelles. Ces séquelles sont à la fois visibles (vergetures qui soient dites en passant, sont totalement normales) et plus profondes (douleurs lombaires persistantes ou troubles du périnée).
La bonne récupération de la mère est d’autant plus importante que son humeur peut avoir un impact significatif sur la santé et le bien être du bébé.
Dans ce sens, les soins d’ostéopathie spécifiquement destinés au post partum favorisent le retour à la normale. Les soins d’ostéopathie en post natal permettent par exemple de rééquilibrer le bassin et la colonne vertébrale qui rappelons-le sont soumis à un niveau de stress assez important. C’est également une excellente alternative ou complément aux traitements classiques.
L’ostéopathie pour le bien-être du nouveau-né
L’ostéopathie, c’est également l’affaire du nouveau-né. En effet, il existe tout un volet qui est spécifiquement orienté vers le bien-être du bébé. Certains exercices de manipulation biomécanique très délicate et de massage permettent notamment de corriger d’éventuels déséquilibres en lien avec la position fœtale ou l’accouchement (torticolis, plagiocéphalie).
L’ostéopathie est également un atout de tous les jours qui participe à l’amélioration du confort digestif de l’enfant en cas de coliques, reflux, etc. C’est une excellente alternative pour limiter les traitements médicamenteux chez l’enfant à ce qui est absolument nécessaire.
L’optimisation du transit digestif chez l’enfant est d’une importance capitale puisque cela impacte directement la dimension psychologique et émotionnelle. En effet, dans les premières semaines de sa vie le quotidien du nouveau né en l’absence de tout problème de santé se résume à des épisodes successifs et inexorables d’alimentation et de sommeil.
Le premier ayant une grande influence sur la qualité du second. Un bébé qui mange bien est un bébé qui dort bien. C’est également un bébé de bonne humeur, ouvert au jeu et qui apprend rapidement.
Seulement, chez l’enfant comme chez l’adulte d’ailleurs, on ne peut parler de bonne alimentation si le transit digestif n’est pas suffisamment fluide. Tout l’intérêt de l’ostéopathie dans ce sens est de favoriser le renforcement naturel du transit intestinal de l’enfant.
En somme, l’ostéopathie est une solution de médecine douce et de soutien efficace pour gérer le stress et prévenir la dépression post-partum.
